Le long métrage de Lucien Jean-Baptiste était sorti en salle hier. Les Parisiens étaient 1688 à se déplacer pour Il a déjà tes yeux, tôt l’après-midi. Un chiffre qui dépasse de loin les 1096 billets vendus pour le polar Live By Night de Ben Affleck. Pour son premier jour, le film qui « rit des clichés » a bien réussi son entrée.
Paul et Sali forment un couple heureux et amoureux. Cependant, ils n’arrivent pas à avoir un enfant. Benjamin représente toutes leurs attentes, ils ont déposé un dossier pour adopter un enfant des mois plus tôt. L’adoption est approuvée. Le bébé de 6 mois est tout ce qu’il y a de plus adorable : il est blond et a les yeux bleus… qui ne leur ressemblent aucunement. Benjamin est blanc tandis que ses parents adoptifs sont noirs. Il a déjà tes yeux est vraiment une comédie haute en couleurs emmenée par Aïssa Maïga et signée Lucien Jean-Baptiste. Inspiré d’une histoire vraie, le film veut mettre en avant des préjugés sur l’adoption, bien souvent racistes.
En effet, Lucien Jean-Baptiste part de l’idée que, comme le résume Manu (Vincent Elbaz), un personnage du film, « la tradition, c’est de donner un bébé noir à des blancs » ou encore de la règle qui veut qu’un Noir s’interdise de reprocher aux Noirs leurs racismes, par exemple. Faire rire et réfléchir sur des thèmes graves fait partie des objectifs principaux du film. Son point fort réside dans ses dialogues fins et décapants à la fois, mais également dans ses personnages qui ne sont pas des archétypes. La plus grande leçon de vie que l’on peut retenir du film est que dans une adoption, la seule chose qui importe, c’est tout l’amour que les parents portent à l’enfant.